Cette commode Louis XIV en marqueterie florale dite peinture en bois, ouvre à 4 rangs de tiroirs séparés par des traverses.
Revêtue en façade, sur les côtés et le dessus de riches marqueteries sur fond de placage d’ébène.
La composition de celles-ci, en façade, est essentiellement constituée de fleurs, feuillage et mascarons.
Les marqueteries du dessus et ses côtés représentent des vases à l’antique recevant de riche bouquets floraux composés de rinceaux d’acanthes, lambrequins, oiseaux et papillons.
De nombreuses essences indigènes et exotiques sont utilisées telle que le buis, le sycomore, le noyer, l’if, le prunier, le poirier, le houx, l’épine vinette, le cerisier, l’amarante, le satiné, l’ébène et l’os.
Le bâti est en bois de sapin et de chêne.
Cette structure est montée à tenons mortaises et queues d’arondes passantes.
L’ornementation de bronzes dorés constituée d’un tablier, de chutes, d’entrées de serrures et de poignées met en valeur le travail de marqueterie.
Avant restauration
L’ossature de la commode après observation, ne présente pas d’altération.
Concernant les marqueteries, des décollements sont observés sur l’ensemble de la commode et plus particulièrement sur les tiroirs et les côtés.
Des absences de placage d’ébène, filets et pièces de marqueteries sont constatées sur la partie basse des panneaux et des tiroirs.
Etape 1 Dépose des bronzes et du dessus
Tout d’abord, les bronzes sont répertoriés, déposés et conservés dans des tablettes prévus à cet effet. Le dessus est décollé du bâti de la commode afin d’intervenir plus aisément sur celui-ci.
Etape 2 Régénération des colles anciennes
La colle fixant les marqueteries au support est de forte épaisseur permettant une régénération de celle-ci.
L’humidité est impulsée dans les joints des éléments de marqueteries sous l’action du vide d’air. Cela permet au collagène ancien cristallisé de lui redonner ses propriétés adhésives. Enfin, un apport de colle de peau de bovin liquéfiée à chaud est injecté sous-vide.
Etape 3 Dépose partielle des marqueteries
Les marqueteries fortement décollées de deux tiroirs nécessitent une dépose partielle afin de faire un apport de colle important.
Pour cela un papier transfert est collé aux marqueteries, puis une solution est apposée pendant un temps déterminé par l’état de dégradation de la colle et l’épaisseur des placages afin de désolidariser sans risque la marqueterie. Pour clore cette opération un apport de colle de peau de bovin est appliqué avant serrage.
Etape 4 Allégissement de la finition et vernis Roubo
Avant l’allégissement du vernis présent, une analyse par tests micro-chimiques et spectromètre à infrarouge a permis de déterminer la nature du vernis comme étant un produit cellulosique avec de la gomme-laque. Le fort jaunissement nécessite le complet enlèvement de celui-ci à l’aide d’un mélanges de solvants.
Les placages libérés de l’ancien produit de finition, un vernis «Roubo» à base de différentes résines et gommes naturelles dissoutes dans l’alcool est appliqué au pinceau en plusieurs couches.
Il est ensuite poli et travaillé au tampon.
Procédé utilisé aux XVIIème et XVIIIème siècle pour vernir les meubles marquetés ou plaqués.
Il permet également de mieux conserver les couleurs des essences de bois.